Uniformes et équipements





Illustration Patrice Courcelles, avec l'aimable autorisation de l'auteur
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La troupe :

-       Bonnet à poils :

Les grenadiers hollandais sont coiffés du célèbre bonnet à poil, confectionné en peau d’ours ; afin d’assurer sa protection, des couvre-bonnets ou étuis, sont distribués. Le bonnet est sans plaque. Avant 1810, le « cul-de-singe » était orné d’un galon croisé en fil blanc sur fond rouge ; après cette période, la croix est remplacée par une grenade de fil blanc.

Les jugulaires sont en écailles de cuivre jaune, mais  celles-ci n’ont pas toujours existé. La coiffure est ornée d’un cordon-raquette blanc comportant deux glands et d’un plumet rouge haut de 40 centimètres, en route, ce dernier est protégé par un étui en toile noire.

Un marché fut passé le 20 mars 1811 pour la fourniture de plaques en cuivre rouge et bruni ; il semblerait qu’elles ne furent pas utilisées et rétrocédées au 2e régiment de grenadiers français lorsqu’il fut créé, le 18 mai 1811.

 

-       Bicorne :

Le détail des effets du magasin du corps indique des chapeaux pour les grenadiers en plus des bonnets, ainsi que des bonnets de police.

Le bicorne est à ganse aurore, marrons rouges aux extrémités et d’un pompon-carotte de même couleur.

Le bonnet de police est en drap blanc, passementerie rouge et galon bâton aurore.

 

-       Habit :

Il est en drap blanc ; le collet, les revers de forme carrée, les retroussis, les passepoils des poches et les parements sont cramoisis. Les retroussis sont ornés de grenades aurore. Lorsque les grenadiers hollandais furent incorporés dans la Garde, l’Empereur ordonna que les boutons soient remplacés par ceux de la Garde (en métal jaune ornés de l’aigle Impériale) et que les brandebourgs jaunes, qui étaient placés sur le collet (2 de chaque coté) et sur les revers (7 sur chacun), soient supprimés.

En ce qui concerne la présence ou non de pattes de parement, la question fût longtemps posée. Les gravures de Martinet, qui représentent tant la troupe que les officiers, cachent ce détail et une grande partie des auteurs attribue aux grenadiers hollandais des pattes de parement par analogie avec l’uniforme des grenadiers français. Une source va en sens inverse : le tarif du devis du 1er octobre 1812 indique 20 petits boutons (7 à chaque revers, 2 pour les épaules, et 2 pour chaque parement).

Les caporaux se distinguent par la présence de deux galons en laine aurore sur les avant-bras. Les sapeurs, quant à eux, ont deux haches croisées cramoisies surmontées d’une couronne sur les bras.

L’uniforme est garni d’épaulettes rouges.

Sous cet habit, les grenadiers portent un gilet en drap blanc, à boutons à l’aigle.

Les divers états du magasin attribuent un surtout aux grenadiers.

Les grenadiers furent passés en revue à Utrecht le 5août 1810. Dans son rapport adressé à l’Empereur, Daru note que l’habillement est en très bon état.

 

-       Pantalon, culotte et guêtres :

Rien de particulier dans ce domaine : la culotte est en tissu blanc, ainsi que le pantalon de route, qui lui, est en toile. En 1812, on confectionne des pantalons de campagne en drap gris, beaucoup moins salissant.

D’après Dumonceau, les guêtres sont noires, montent au dessus des genoux et sont fermées par des boutons en métal jaune ; les boucles de jarretières sont également en cuivre jaune. Les registres du magasin d’habillement indiquent également des guêtres blanches, mais aussi des demi-guêtres grises.

 

-       Capote :

Sa couleur est bleu-de-ciel ; elle comporte deux rangées de boutons se croisant sur la poitrine. Cette couleur, qui peut paraître surprenante, était celle du régiment des grenadiers de la Garde Royale hollandaise avant son incorporation dans la Garde. Dumonceau confirme cette couleur dans ses Mémoires (T.2, p.209) : « (…) nos grenadiers hollandais, reconnaissables à leurs capotes bleu-de-ciel »

 

-       Armement et équipement :

Outre le fusil modèle 1777 modifié An IX, les grenadiers portent le sabre-briquet agrémenté d’une dragonne rouge. Les buffleteries sont blanches. La giberne est ornée de l’aigle Impériale en son centre et de grenades aux quatre angles, le tout en métal jaune. Un couvre-giberne en toile écrue décoré d’une aigle imprimée protège cette partie de l’équipement. Tous les effets du corps sont marqués à l’aide de fers ; on en compte 27 au magasin d’habillement en 1810.


 


Les sous-officiers :

Ils ont le même équipement que la troupe. 

Les galons, ornements de retroussis, cul-de-singe sont en or.

Le bicorne, le bonnet de police, le bonnet à poils, les épaulettes et la dragonne sont en passementerie rouge et or.

 

Les officiers :

Ils ont un uniforme de même coupe que celui de la troupe, mais confectionné en drap plus fin et de meilleure qualité.

La redingote est conforme au modèle d’officier du règlement 1812.

Le pantalon de route gris n’a pas de coupe réglementée ; l’officier pouvait donc le faire tailler à son goût, ample ou plus ou moins ajusté.

L’officier porte le hausse-col, le sabre, le ceinturon en buffleterie blanche à boucle de la Garde ainsi que les bottes de cuir noir à revers fauve (ou guêtres blanches lors des parades).

Les épaulettes dorées suivent le système de grade français.

Le bicorne, le bonnet de police, le bonnet à poils, les épaulettes et la dragonne sont en passementerie or, ainsi que le cul-de-singe et les ornements de retroussis.

Pour les officiers montés (à partir du grade de capitaine), les tapis de selle et chaperons sont cramoisis, bordés d’un galon d’or, et dans ce cas, ils portent les bottes dites « à l’écuyère ».

 

Sources utilisées pour l’élaboration de ce texte :

-       Tradition n° 83, Alain Pigeard,

-       La Garde Impériale (1804-1815), Fallou,

-       Mémoires et Uniformes de Lambert de Stuers & historique du 3e régiment de Grenadiers à pied de la Garde Impériale, Les frères de Stuers au service de Napoléon – N°1, Ronald Pawly – Patrice Courcelle, Editions de la belle Alliance